Ath:Tout compte fait M. De Kuyssche… (17/05/2013)

2772711263_2.jpgIl y a quelques jours, nous avons publié un courrier de M. De Kuyssche. Aujourd’hui, nous publions la réponse et la réflexion de M Lucien Cordier. Dans le courrier des lecteurs du lundi 13 mai 2013, W. De Kuyssche interpelle les mandataires de la majorité athoise à propos de l’incurie dont ils font preuve depuis les dernières élections communales. Rappelons que ce haut fonctionnaire fut recruté en 1994 par M. Spitaels et qu’il fut au service de la ville pendant près de 15 ans. Aujourd’hui pensionné, il se dresse en grand inquisiteur et dénonce l’impéritie du pouvoir local. Il découvre soudainement l’importance de la dette communale, la pression fiscale, l’évolution de la masse salariale, … On croit rêver, car si je consulte son site ‘Athois-la-Terre’, je découvre tous ses titres de compétences diverses : responsable de la communication, directeur-fondateur de l’agence locale pour l’emploi, conseiller administratif, … mais aussi détenteur d’un master en politique économique et sociale. Et malgré ce curriculum impressionnant, il n’a jamais rien vu venir, rien entendu, rien remarqué ? Incroyable. Ses activités se limitaient-elles donc à être un thuriféraire du pouvoir en place ? Ne discutait-il jamais avec « Dieu », malgré qu’il fût si proche de lui ? Aujourd’hui, ayant quitté le système, il est devenu à la fois ‘Citoyen d’Honneur de la Ville’ et sycophante au service de l’opposition. Social-démocrate issu du MOC, M. De Kuysche emploie sa liberté nouvelle à contester de tout son soûl l’autorité communale et donc naturellement et surtout le image_10.jpgbourgmestre. Une attitude pour le moins ahurissante me semble-t-il, qui n’est pas sans me rappeler ces réflexes ambigus déjà observés chez certains personnages, « légalistes quand ils sont au pouvoir, insurrectionnels lorsqu’ils le quittent. » Signalons tout de même que Marc Duvivier fut élu démocratiquement par une population athoise souveraine. Sa légitimité est incontestable. Respectons dès lors le verdict des urnes. Nous analyserons son bilan dans 6 ans. Pour l’instant, faisons confiance. Ce n'est vraiment pas le moment de décrédibiliser l'équipe en place et de vouloir déstabiliser les responsables de notre devenir. Enfin, en se disant à la base de l’Agenda 21 local et maître-penseur des idées qui le composent,Monsieur De Kuyssche gagnerait à faire montre d’un peu plus d’humilité. Aussi généreuse que soit l’initiative, il ne s’agit que d’une adaptation allégée au niveau local de la Convention Cadre de l’ONU sur les changements climatiques et ses conséquences sur la biosphère, signée en 1992 à Rio de Janeiro. Son éthique en matière écologique se retrouve stricto sensu chez des auteurs tels Serge Latouche (Le pari de la décroissance), René Passet (L’économique et le vivant) mais surtout chez le roumain Nicholas Georgescu Roegen (La croissance : entropie, écologie, économie). A ce sujet, puisqu’il se positionne comme « objecteur de croissance », je lui pose la question suivante : « Comment, dans une économie basée sur la décroissance, maintenir les avantages sociaux de l’Etat providence, clef de voûte du système démocratique ? » Je suis impatient d’être éclairé par ses lumières en la matière. Dans son courrier, ses diatribes se terminent par une comparaison entre la gestion calamiteuse des banques complexes à effet de levier et la gestion de la ville. Cette comparaison n’a aucun sens et je crains que M. De Kuyssche n’ait pas compris grand chose à la crise internationale actuelle. Cette crise fut provoquée par Bill Clinton qui, en 1999, annula le "Glass Steagall Act" datant de 1933. Les dispositifs de sécurité financière entre les activités bancaires furent démantelés. Des banques complexes transatlantiques se formèrent. De plus, Alan Greenspan,président de la Fed depuis 1987, influencé par Milton Friedman et sa politique monétariste, manipula les taux directeurs de la Banque Centrale. Le taux de crédit, historiquement bas,encouragea l'emprunt hypothécaire et la consommation au-delà du raisonnable (contrairement à ce que le taux du marché naturel aurait régulé). La Fed, sous l'impulsion de l'Etat, donna son aval à certaines banques qui accordèrent à des personnes insolvables, des crédits hypothécaires. Le mécanisme de la crise était ainsi enclenché, ce qui imposa des injections massives de liquidités pour éponger les pertes. L'Etat s'enfonça ainsi dans l'endettement. On connaît la suite. Rien à voir dès lors avec la situation athoise. Actuellement les dirigeants athois ont seulement décidé d’assainir un endettement - que M. De Kuyssche connaissait certainement depuis très longtemps - tout en privilégiant le fonctionnement optimal des services. Il n’y a donc vraiment pas lieu d’en être surpris. C'est la meilleure façon de maintenir une "économie durable" car diminuer la dette permettra d'alléger la fiscalité pour les générations montantes. Lucien Cordier, 

16 mai 2013

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