Jeu de balle: " Ma démarche est de faire avancer, faire réfléchir " (21/06/2017)
Guillaume Dumoulin, un des meilleurs pelotaris de Belgique, propose de modifier certaines règles dans le jeu de balle. Car sans cela, selon lui, le plus dur est à venir pour son sport. Car le jeu de balle est malade et cela depuis de nombreuses années… Bon nombre le disent, mais ils ne font que le dire… et personne n’ose s’investir, de peur froisser les pelotaris qui restent assez frileux à quelques changements fondamentaux dans le jeu. Mais il y a quelques semaines, Guillaume Dumoulin, un des meilleurs pelotaris de Belgique, lequel évolue à Thieulain, a décidé de se lancer dans la bagarre pour ce sport qu’il chérit tant. « Ma démarche est de faire avancer, faire réfléchir. Ma conscience n’est pas tranquille. Mon sport favori se meurt et le conservatism n’a jamais été aussi marqué. Alors, arrêtons d’en parler, de se morfondre et agissons ! J’invite celles et ceux qui souhaitent voir une évolution probante de notre discipline à réagir, afin de modifier, d’ajuster, d’améliorer ce projet de modifications de règles, » explique le Canari Dumoulin. Dans cette optique, il avait convoqué le mercredi 10 juin sur le balldoromme de Ladeuze des joueurs de Nationale 1 en vue d’expérimenter son projet. Pour beaucoup, le concept plaît,mais doit être ajusté. Tentatives d’explications avec le Leuzois. « Une idée serait d’interdire le rebond de la balle uniquement après la livrée. Le but est de mettre en difficulté le frappeur pour qu’il doive impérativement jouer sa balle de volée. Mais par la suite, le jeu reprendrait son cours habituel. Et si la balle tombe dans le rectangle, on marque la chasse où la balle est arrêtée. À ce niveau, les tests diront s’il est preferable de mettre la chasse où la balle tombe ou de la mettre où là elle est arrêtée. » Et Guillaume de poursuivre : «Une seconde proposition est de créer une zone rouge à la fin du rectangle et d’interdire une chasse dans cette zone. Les frappeurs devront obligatoirement sortir cette balle de cette zone. Cela va inciter le contre-chasseur et les cordants à essayer d’atteindre cette partie du terrain pour gagner le quinze. » La troisième proposition, plus physique, serait d’obliger à effectuer les changements de camps « au
petit trot ». Les pelotaris Hollandais et Espagnols le font déjà pour accélérer et dynamiser leur jeu. Dans le jeu, Guillaume voudrait aussi revoir le système actuel des jeux. «Je propose deux manches de sept jeux. Exemple : 7/2, 7/3, l’équipe gagnante remporte trois points. Mais à 7/3, 7/3 l’équipe qui a remporté les deux sets n’engrangerait que deux points. L’équipe adverse en récolterait un car elle a accumulé six jeux. Enfin, à un sept partout, un tie-break serait joué au meilleur des cinq jeux. » Même si les changements sont toujours appréhendés, Guillaume Dumoulin a le mérite de vouloir faire bouger les choses… et les pelotaris. Convaincre ces derniers prendra du temps, tant on sait que nombre d’entre eux sont souvent réfractaires aux bouleversements de leur sport. Mais il y va de la survie du jeu ballant
Plusieurs participants au test grandeur nature organisé par
Guillaume Dumoulin ont livre leur avis sur les propositions du
Thieulinois. Des réactions à remettre dans leur contexte : si ces acteurs du monde pelotari ont bien voulu venir à Ladeuze à la demande de Dumoulin, c’est qu’ils ne sont a priori pas trop réfractaires aux changements.
Antoine Huard (Pelotari de Coquiane) :
«Je trouve tout cela très intéressant. Mais il faudra exploiter cette manière de jouer. Pour y voir plus clair, il faudra de meilleures conditions jeu car lors du test, avec le vent, nous avons eu du mal à trouver nos repères. De plus, nous n’avons pas joué avec la balle que nous utilisons le week-end. À revoir certainement.»
Nicolas Dupont (Pelotari de Sirault) :
«Il est vrai que pour ce test, les conditions de jeu n’étaient pas optimales. Si on veut jouer de cette manière, on devrat livrer plus tendu et moins haut afin de mettre en difficulté le frappeur. Je crois que ce style de jeu va favoriser les pelotaris les plus sportifs. Maintenant, il y a aura des choses à ajuster. Mais il faudra bien analyser ce système. »
Dominique Druart (Arbitre
de N1) : « J’ai apprécié le fait que quand le pelotari livre sa balle, le frappeur ne peut pas la laisser faire un bond, sans quoi il sera pénalisé. Et cette manière de jouer sera plus spectaculaire car en ce moment, on joue plus au tennis qu’à la balle pelote. Bien sûr, on devra tester tout ça dans un contexte plus officiel et moins amical. Mais c’est à analyser. »
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