Ath: Gaëtan Cordier s'explique publiquement sur sa relation avec la Ville et avec LLA (07/09/2018)

20180709_120609.jpgAyant rencontré Gaëtan Cordier ce vendredi au gré de mes flaneries, j’ai senti Gaëtan très remonté suite aux articles parus cette semaine dans mon journal et au sein de Vers L’Avenir quant aux nouvelles plaintes déposées à l’encontre du bourgmestre Marc Duvivier. Dans ces articles, une plainte concerne la collaboration que sa société de communication GET IT SPRL entretenait avec la ville.

Une rencontre qui méritait bien une petite interview, à laquelle il s’est soumis sans détour et avec franchise....

Gaëtan Cordier, vous ne décolérez pas. Tout comme les organisateurs de la diffusion de la Coupe du Monde sur écran géant au CEVA, mis en cause dans le cadre d’une autre plainte…

Oui car dans la tourmente pré-électorale athoise, on s’attaque désormais à Marc Duvivier au travers de sociétés indépendantes ayant collaboré avec la commune, et sur lesquelles on jette la suspicion.

Pourtant vous n’êtes pas cité nommément ?

Toute personne intéressée de près par la vie communale sait que je suis le fameux communicant externe auquel on ne cesse de faire allusion depuis des mois. Mes amis et mes clients le savent. Et désormais, ceux qui ne le savent pas sont au courant.

Pourquoi être outré alors que finalement, ce n’est pas contre vous que la plainte est portée ?

Ça je n’en sais rien, n’ayant pas été informé du fondement exact de la plainte. Mais quand bien même je ne serais pas attaqué à titre personnel, le résultat est identique. On fait état dans la presse d’irrégularités supposées, voire de malversations dans le cadre d’un marché auquel ma société serait liée. De là à dire que j’en suis complice, il n’y a qu’un pas.

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Croyez-vous que Jean-Luc Faignart et Florent Van Grootenbrulle ont déposé une plainte infondée ?

Je crois avant tout que l’un et l’autre sont en campagne et que le but premier de leur plainte n’est pas de défendre la législation communale, mais bien d’abattre Marc Duvivier dans l’opinion publique par n’importe quel moyen.
Ces pratiques sont malheureusement le lot d’une certaine classe politique à laquelle l’électeur décidera ou non d’apporter son soutien. Soit. Mais lorsque pour atteindre leur objectif, ces mêmes pratiques entachent l’honorabilité et la respectabilité de sociétés qui doivent se battre continuellement pour survivre, avant et après le 14 octobre, c’est tout à fait inacceptable. 

Christophe Degand a également écrit à sa Ministre…

Mr.Degand est aussi en campagne et profite certainement de l’occasion pour avancer son pion. Toutefois, ne connaissant pas le contenu de sa lettre, je ne me permettrai pas de le juger.

Qu’est-ce qui est le plus inacceptable pour vous ?

Le fait que l’on répande des informations sur les relations professionnelles qu’une société entretient avec la ville sans en définir le cadre exact, comme par exemple préciser le budget global de prestations sans en signifier le volume ni la nature. Le but est ici essentiellement d’émouvoir, d’insinuer le doute dans l’esprit du lecteur lambda, de donner le sentiment que quelqu’un palpe gros, qu’il perçoit des montants exorbitants pour des choses qu’il ne fait pas, qu’il bénéficie de passe-droits… Que se passe-t-il ensuite ? Les personnes qui maîtrisent le sujet savent qu’il s’agit d’insinuations électoralistes nauséabondes. Les autres se disent qu’il n’y a jamais de fumée sans feu et le mal est fait. Dans une société telle que la mienne, on perd ainsi de futurs clients ou prospects sur base de rumeurs malveillantes, alors que l’on n’a jamais mis un pied de travers.

Et vos clients actuels ?

Mes clients nationaux et internationaux n’ont que faire de la lamentable guerre électorale athoise. Quant à mes clients régionaux, ils savent qui je suis,
ce que je fais, comment je le fais et me soutiennent.

Lors du conseil communal du 30 avril, Philippe Chevalier, conseiller communal, se faisait le porte-parole du Groupe PS pour supprimer toute consultance externe en communication. Il jugeait ces prestations extrêmement coûteuses et peu pertinentes.

J’ai trouvé d’autant plus cocasse que cette appréciation vienne de la bouche de mon lointain cousin, alors que quelques mois plus tôt, il m’avait demandé de m’occuper de sa future campagne personnelle. Au vu du travail que j’accomplissais pour la ville, Il faisait appel à moi pour composer ‘une campagne créative et efficace’. Les roues de l’histoire ont ensuite tourné et mes qualités se sont évaporées, me faisant passer subitement de publicitaire doué à communicateur inféodé, mercantile, faisant des choses coûteuses, peu pertinentes et pas vraiment nécessaires. A noter que Jean-Luc Faignart et Florent Van Grootenbrulle faisaient également appel à mon incompétence à une certaine époque. Et ils en étaient ravis. Du moins me le disaient-ils.

Bien que tout ceci regarde avant tout ma société, je souhaite clarifier un certain nombre de choses. J’ai travaillé pour la ville dans le cadre d’un marché où le volume d’heures de travail et le tarif horaire étaient clairement définis dès le départ. J’ai décidé de prendre part à l’appel d’offre bien que ce tarif horaire était de 40% inférieur au barème de ma profession dans mon niveau de compétence. J’ai été pendant plus de 20 ans copywriter, graphiste et directeur de création dans des agences du top 15 belge.

Ce que l’on oublie toujours aussi de préciser lorsque l’on publie des montants, c’est qu’il s’agit montants bruts. Une fois enlevés l’imposition des sociétés, les lois sociales, les frais de fonctionnement, machines, logiciels, achats de licences et d’images, frais de déplacement, etc., il reste un montant net d’un tout autre acabit, qui est encore soumis à l’imposition des personnes physiques, cela va de soi.

Chacune de mes prestations a toujours fait l’objet de contrôles par le chef du service com et le directeur financier. A aucun moment, la qualité de mon travail ni le temps accordé à tel ou tel job n’ont été remis en cause. Par-delà ce marché, j’ai été consulté à plusieurs reprises dans le cadre d’appels d’offre pour l’impression ou la production de tel ou tel support. Ceux que j’ai remportés étaient ceux pour lesquels j’étais le plus avantageux.

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Le service communication Athois pouvait-il se charger de ces travaux ?

Le service com est composé de deux personnes seulement qui ont en charge toutes les communications online et offline de la ville, ce qui est énorme. L’un et l’autre sont à la fois journalistes et photographes. Et bien qu’ils soient capables de faire pas mal d’autres choses, eux et moi faisons des métiers tout à fait différents. Pour la ville, j’ai réalisé essentiellement des projets de communication qui ne pouvaient être accomplis par des ressources humaines internes : stratégie de communication pour différents services ou projets portés par la ville, création de graphismes, illustrations et logos, travail sur l’image corporate globale, mise en page de supports de communication pour des événement propres à la ville, dossiers spéciaux dans la Vie athoise, études conceptuelles et créatives, réalisation et montage de vidéos de promotion de la ville, de ses services et de son personnel.

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Etait-ce nécessaire ?

Richard Branson, fondateur de Virgin, a déclaré un jour que si une marque ne communiquait pas, quelque chose de terrible pouvait lui arriver : rien ! Certes, vous me direz qu’Ath n’est pas une marque. A mon sens, c’est bien plus que cela, car elle compte 30.000 clients fidèles qu’elle est tenue d’informer et de respecter au quotidien. Ath doit être un centre de vie dynamique et empathique pour ses habitants, elle doit être une ville attrayante pour ses organismes touristiques et ses commerces, elle doit être accueillante pour ses entreprises. Et tout cela, cela passe aussi par une communication de qualité. Est-ce nécessaire ? Non, rien n’est nécessaire selon la vision que l’on a des choses. C’est un peu comme pour les fleurs de Marc Duvivier.  Sont-elles vraiment nécessaires ? Lorsqu’elles sont là, certaines personnes les jugent trop coûteuses et vraiment dispensables. Enlevez-en la moitié et ces mêmes personnes vous diront qu’ « Ath fait pauvre ». Retirez-les toutes et elles diront qu’Ath ne ressemble plus à rien. Impossible de lutter contre cela.

Depuis toujours, la ville est obligée de faire appel à des agences externes de graphisme et de communication, comme elle le fait dans d’autres domaines. Elle le fait encore maintenant et le fera encore demain.

Travaillez-vous encore pour la ville actuellement ?

Non, les derniers jobs que j’ai effectués pour la ville remontent au début de cette année. Ils avaient été entamés en 2017 et devaient être finalisés.
Par ailleurs, comme vous le savez, La Liste Athoise a fait appel à moi et je réalise leur campagne depuis fin juin. Travailler pour l’un et pour l’autre simultanément est tout à fait impossible pour une simple question d’éthique et de conscience professionnelle. J’ai fait de même en 2012. Lorsque je me suis occupé de la campagne PS en partenariat avec un autre communicateur athois, je n’ai répondu à aucun appel d’offre de la ville durant ce laps de temps.

Lutter contre le favoritisme est le fer de lance des candidats socialistes actuellement. Croyez-vous avoir été favorisé ?

Si on considère qu’à offre égale, la ville d’Ath choisit plus volontiers les entreprises installées et payant leurs impôts dans l’entité, alors oui, j’ai été favorisé, au même titre que les autres entreprises athoises, tous domaines confondus, avec lesquelles la commune collabore depuis de très nombreuses années.

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Vous avez accepté de travailler pour LLA pour des raisons particulières ?

Premièrement dans mon métier, on refuse rarement un job. Par ailleurs, je ne vais pas le cacher, j’apprécie beaucoup Marc Duvivier. Notre relation ne se fonde pas sur un quelconque intérêt mais bien sur un respect mutuel. Sans prétention aucune, quand un bosseur en rencontre un autre, cela ne peut que fonctionner. Notre sympathie est née lors de quelques nuits de septembre 2012, lorsque nous écrivions ensemble les tracts de quelques candidats en mal d’inspiration.

Enfin, je n’ai pas supporté la manière avec laquelle Marc Duvivier a été éjecté par ses amis d’hier. Traiter de la sorte une personne qui a voué 40 ans de son existence à sa ville et qui a également tout fait pour vous, c’est profondément exécrable. Pousser gentiment vers la sortie un ami et lui accorder une fin honorable est une chose. Vouloir le faire défiler nu dans une carriole et inciter la foule à lui lancer des pierres en est une autre. Mon père Lucien Cordier s’est insurgé toute sa vie contre l’injustice et la médiocrité. Je suis tombé au pied du pommier. 

A ce propos, Ronny Balcaen a questionné le dernier Conseil communal afin de savoir s’il n’y avait pas concussion, et si finalement ce n’était pas les Athois qui payaient la campagne LLA…

Cette question déplorable m’a d’autant plus déçu qu’elle provenait de Ronny Balcaen, que j’ai toujours considéré jusqu’à présent comme un politicien loyal au-dessus de la mêlée. Je ne souhaite pas réagir à cette lamentable tentative de déstabilisation. Je l’invite à se rendre chez le directeur financier et à éplucher tous mes justificatifs horaires détaillés. Il sera ainsi rassuré.

Pourquoi avoir accepté de vous exprimer publiquement plutôt que de vous défendre par d’autres voies ?

Depuis des mois, on répand dans les cercles privés les mensonges les plus éhontés et sournois à mon égard. Certains candidats du Groupe PS en particulier et quelques syndicalistes insinuent selon leur auditoire que je suis au mieux l’instrument diabolique du Bourgmestre, au pire l’expert en communication dont les émoluments faramineux ont privé le personnel de sa prime de fin d’année… Oui, ils n’y vont pas de main morte. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. Ces faits me sont rapportés par tellement de sources différentes que je ne peux qu’y croire… sans pouvoir les prouver. Impossible de partir en croisade contre des moulins pour défendre son honneur et sa réputation. Grâce à votre interview, j’aurai au moins eu l’occasion de m’exprimer. Maintenant, je n’ai jamais dit que je n’allais pas me défendre par d’autres voies.

Comme le disait très justement Philippe Mettens sur RTL lors de son passage aux 48h des Bourgmestres, quand on veut gagner des élections, on doit pouvoir le faire par la force de ses idées et de son travail, non par les coups bas que l’on multiplie envers ses opposants et leurs collaborateurs. Je souscris entièrement à cette vision de la politique.

Vous êtes définitivement brouillé avec le groupe PS athois, où se trouvent aussi vos amis d’hier si je comprends bien ?

Je suis et je reste de gauche. Certains vous diront que c’est difficilement concevable pour un indépendant gestionnaire d’une société. C’est là un déterminisme de plus. Avant d’être indépendant, j’étais salarié. Et je n’ai pas reformaté le disque dur le jour où j’ai reçu mon premier N° de TVA. Si je crois au besoin de réussite économique pour les sociétés, je crois tout autant en la nécessité d’une solidarité envers les personnes qui sont sur le bord du chemin.

Quant au groupe PS athois, j’y ai encore quelques vrais amis qui le resteront. Quelques amis qui m’ont affirmé qu’ils étaient dégoûtés par ce qu’il se passait et dont je tairai volontairement les noms, pour eux plutôt que pour moi. Quant aux autres, je ne leur pardonnerai jamais. Même à ceux qui pensent naïvement que tout ceci n’est qu’un jeu qui prendra fin le 15 octobre prochain. Car face aux allusions et aux bruits calomnieux dont je fais l’objet, la tristesse de mon épouse, de mon fils, de mes parents et de quelques amis sont tout sauf un jeu.

Mais tout ceci ne m’empêchera pas de continuer à performer, pour reprendre un verbe cher à Bruno Lefèbvre. Bien au contraire.

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