Le couple de la cité des Géants, M. et Mme Goliath, a, comme tous les couples royaux, sa propre garde rapprochée : les chevaux Diricq et le Diable Magnon qui, avec sa vessie de porc, écarte la population qui se ferait trop pressante. Mais M. et Mme Goliath sont également toujours accompagnés de deux hommes de feuilles.
Les deux figurants sont attestés depuis 1749. « ls sont inspirés de l'image que les différents conquérants se faisaient des peuples vivant en pleine forêt. Ils portent un costume recouvert de plusieurs centaines de véritables feuilles de lierre », déclare l’ASBL Rénovation du Cortège sur son site Internet. Comme chez les porteurs, la passation de la fonction chez les hommes de feuilles est une histoire de famille. Donovan Gérard, l’un d’eux, explique qu’« étant un véritable Athois, j’ai toujours été un amoureux de la ducasse et mon parrain Dominique Vienne (décédé en 2016, NDLR) était homme de feuilles avec mon oncle Dany Dupriez tandis que Patrick Dupriez incarnait le Diable Magnon. Aussi longtemps que je m’en souvienne, les trois figurants étaient de la même famille. Pour ma part, j’ai pris le relais de mon parrain, qui a eu des problèmes de santé à partir de 2013. » Cette année et pour la première fois, Jeremy Dupriez succède a son papa décédé en 2016 comme Diable Magnon. Et le second homme de feuilles sera le beau-frère de Donovan, Geoffrey Vanliferingue. Plusieurs centaines de feuilles de lierre
« Les feuilles sont de plus en plus difficiles à trouver. Nous nous déplaçons à Bouvignies et à Stambruges. Par contre à l’Esplanade, il n’y a quasiment plus de feuilles de lierre. »
toutes différentes, il faut à la couturière déployer des trésors de dextérité et de patience. La préparation du costume demande une grosse semaine de travail. Mais la relève, dans la famille de Donovan, semble bien assurée.
En revanche, les hommes qui doivent apporter leur quota de feuilles déchantent : « Depuis quelques années, déplore Donovan, les feuilles sont de plus en plus difficiles à trouver. Nous nous déplaçons à Bouvignies et à Stambruges. Par contre à l’Esplanade, il n’y quasiment plus de feuilles de lierre. » La cueillette débute le dimanche qui précède la ducasse, ce qui laisse le temps à la couturière d’exécuter son ouvrage sans laisser aux feuilles le temps de sécher. Cela demande d’ailleurs de l’entretien : « Le samedi, nous arrosons le costume et appliquons de la laque sur les feuilles, pour obtenir cet effet brillant. Et durant le cortège, ajoute Donovan, ma mère nous suit, car quelquefois, des badauds arrachent des feuilles. Elle a toujours avec elle un sac de feuilles sur elle, au cas où. »