C’est un Sabbat des sorcières en deuil qui s’est déroulé à Ellezelles le week-end dernier. Depuis 40 ans, les paysans de la Place à l’Aulnoit préparent pour l’occasion des pâtisseries locales (tartes à maton et tartes aux fruits) pour fêter l’événement avec les villageois. Le folklore du coin. Les femmes du quartier se réunissent pour mettre la main à la pâte. Mais cette année, l’AFSCA est descendue sur place : arrêt de la production et destruction sur le champ de 130 tartes artisanales aspergées avec du détergent : un vrai gâchis ! Le pro-justitia indique « tartes nuisibles » pour cause de non-respect des normes : les vieux fours à pain en pierres et chauffés au bois ne répondent pas aux normes d’hygiène strictes appliquées aux boulangers. 
Les paysans n’ont pu contenir leur colère et leur tristesse. Voici leur réaction : « On aurait dit un commando. Il n’y a pas eu de mise en garde pour la prochaine fois, juste une intervention choc. C’est extrêmement violent pour des gens qui font cette activité avec passion, pour l’amour du folklore. Les bénéfices nous servent à mettre sur pied notre foire paysanne. Voir tant d’efforts mis dans des sacs poubelles et aspergés de détergent, ça fait mal. Nous avons vu des hommes de soixante ans pleurer. » Une fois encore, la FUGEA se positionne contre ces aberrations de l’Agence fédérale et dénonce ces pratiques militaires. Comment peut-on déclarer « impropres à la consommation et nuisibles» des pâtisseries artisanales et traditionnelles élaborées avec des produits naturels et sans conservateur alors que des additifs, colorants et résidus de molécules chimiques restent tolérés pour les produits industriels ? » Explique Philippe Duvivier,Président de la FUGEA et ce dernier de poursuivre « L’AFSCA n’a ici même pas tenu compte de la qualité des produits: aucune analyse n’a été faite sur les tartes pour vérifier si elles étaient impropres à la consommation. L’artisanat aura-t-il été une fois de plus sacrifié sur l’autel des sacro-saintes normes sanitaires ? » « Quand les derniers artisans auront disparu, nous n’aurons plus que de la nourriture standardisée et industrialisée dans nos assiettes ! Dans le cas présent, il est à craindre que la tradition ancestrale transmise de génération en génération s’arrête, car la tradition ne sera jamais aux normes ! Et avec la fin des traditions, c’est la fin d’un tissu social créé entre les ruraux et bien ancré dans le territoire. Au nom des agriculteurs et du Comité des paysans de l’Aulnoit touchés de plein fouet par cette attaque, la FUGEA demande des explications formelles de la part de l’AFSCA. Nous souhaitons rencontrer ses responsables afin de connaître les raisons de ces agissements violents. » Conclut le Président de la FUGEA