On le sait l’affaire Duvivier a créé un étonnement dans la population. Et tous les Athois ont avis sur la question.
Mais un citoyen particulier donne son avis publiquement sur la chose politique. Il s’agit de l’historien Athois, Christian Cannuyer. Fait très rare, l’homme n’est jamais intervenu dans le débat politique Athois.
"Ces derniers jours, à l’approche de l’assemblée générale de l’USC qui doit ou non entériner l’éviction de Marc Duvivier décidée par le Comité, c’est l’hallali. À l’instar de maints citoyens d’Ath, j’observe une stratégie manifestement concertée de mise à mort politique de notre Bourgmestre. Et, comme beaucoup, j’en suis écoeuré. L’affaire me paraît d'une inélégance et d'une ingratitude absolues. Et d'une insigne hypocrisie : tous ceux qui fustigent la gestion de la cité et rendent Marc Duvivier d’une situation il est vrai très difficile faisaient partie de l’équipe au pouvoir. Quand a-t-on pu entendre précédemment, in tempore non suspecto, les critiques dont ils accablent maintenant le premier magistrat d’Ath ? Prendre prétexte de la "moralisation" et de la "modernisation" nécessaires du PS pour légitimer une cabale où les paramètres personnels prévalent indéniablement sur les motivations idéologiques ou de "saine gouvernance" me paraît indécent et ne trompera personne.
J'ai, dans le passé, parfois été critique envers certaines manières de faire de Marc Duvivier. Mais la façon dont on veut le "débarquer" ne fait pas droit à tout le travail qu'il a abattu durant sa mandature, l'envergure de ses projets pour notre ville, son sens d'une realpolitik au service de tous les citoyens et des initiatives porteuses d'avenir pour la cité.
Bruno Lefebvre, qui sait l’amitié que je lui porte et dont, comme tant d'autres, je voyais bien qu'il était souhaitable qu'il profilât son avenir politique à Ath, avait le temps de s'y préparer et d'y préparer la population en douceur durant la prochaine mandature. Je lui conseille personnellement d'y réfléchir. L’appel qui lui est lancé en fait une figure de deus ex machina, de sauveur inespéré : il vaut mieux que cela. Beaucoup mieux. J'estime aussi que le réquisitionner à la suite d’un coup de force interne au PS athois, c'est montrer bien du mépris envers la population de Chièvres, que l'on va priver sans crier gare d'un bourgmestre remarquable sans lui donner vraiment le temps de mijoter sa succession. Le départ précipité de Bruno de Chièvres, alors qu'il n'a cessé de protester de son attachement viscéral à la petite cité, pourrait être interprété comme une nouvelle illustration de la duplicité toute stratégique de nos mandataires politiques. Si j'étais Bruno, je résisterais au chant des sirènes et attendrais un climat plus sain pour m'engager dans l'aventure athoise. Il est assez jeune pour patienter encore un peu. Il n'en sera que plus désiré.
Quant à Marc Duvivier, il sait qu'il a pour lui une forte adhésion de nombreux citoyens d'Ath, notamment de toutes celles et de tous ceux au bénéfice desquels il a su, ces dernières années, faire preuve d'écoute et d'efficacité très concrète, au-delà de tout clivage idéologique. Si, d'aventure, il avait le courage et la force de se lancer dans la bataille sur une liste indépendante, il pourrait être assuré de mon suffrage, comme de ceux de quantité de mes concitoyens. Ce que j'entends dans la rue ne trompe pas. La vraie popularité est sur le pavé de tous les jours, non dans les illusoires amitiés de facebook.
Je ne suis pas socialiste et ne le serai jamais. Je ne fais d’ailleurs pas de politique et le spectacle auquel j’assiste m’en dissuade encore un peu plus. Je n’ai sur ce terrain aucune ambition ni attachement personnels. Mais, en tant qu’historien, je pressens qu’Ath est peut-être à un tournant historique. Les membres de l’assemblée générale de l’USC feraient bien d’y réfléchir. Si le pronunciamento anti-Duvivier se traduit par la montée au front d’une liste du bourgmestre sortant lors du prochain scrutin, cela fera du dégât. Et le PS pourrait bien perdre sa majorité absolue. Je ne le souhaite personnellement pas, car j’éprouve du respect pour la tradition socialiste athoise et ce qu’elle a apporté à notre ville, notamment sous l’impulsion de Guy Spitaels. Mais je n’en serais pas non plus outre mesure désespéré."
Christian CANNUYER
Commentaires