Samedi 21 octobre à 15h, à la Maison culturellle d’Ath (château Burbant), Les abbesses de Ghislenghien aux XVIe et XVIIe siècles : des personnalités au service de leur institution, par Philippe Desmette, professeur à l’ Université Saint-Louis, Bruxelles.
« Fondée vers le premier quart du XIIe siècle dans l’orbite de la noblesse hainuyère, l’abbaye de Ghislenghien va connaître un destin prospère qui trouvera son épilogue à la toute fin du XVIIIe siècle, durant l’occupation française. De ces six siècles d’existence, nous pouvons connaître aujourd’hui encore de larges pans. En effet, cette abbaye bénédictine est l’une des institutions régulières du Hainaut d’Ancien Régime qui nous a laissé un des plus beaux ensembles documentaires. » Souligne l’Historien Mafflou, Jean-Pierre Ducastelle
À côté des archives médiévales – qui n’ont rien de négligeable , les sources modernes se révèlent d’une particulière richesse. « Dans le fonds même de l’abbaye, les chroniques offrent au chercheur d’innombrables données, souvent d’une précision exemplaire, qui restituent par le menu le quotidien d’une abbaye bénédictine. Outre d’autres pièces du même fonds, on pourra recourir également aux archives des institutions centrales des Pays-Bas, notamment celles du Conseil d’État, qui, en raison des prérogatives princières en matière de désignation des abbesses, recèlent, elles aussi quantité d’informations précieuses. » Conclut Jean-Pierre
Nous souhaitons précisément attirer ici l’attention sur ces abbesses qui, du milieu du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle, en plein cœur donc de la Réforme catholique tinrent les rênes de l’institution.
« Il s’agira d’abord de cerner leur personnalité. Qui étaient-elles ? Quels furent leur parcours avant d’accéder à l’abbatiat ? Ce qui nous amènera à nous intéresser aux raisons pour lesquelles elles furent choisies pour diriger leur communauté.
Ensuite, nous envisagerons quelques thématiques auxquelles elles furent confrontées au cours de leur prélature. Au vu du cadre chronologique, il s’agira bien entendu d’évoquer les faits militaires et leurs conséquences, notamment le retrait des religieuses dans leur refuge durant parfois de longues périodes et dans des conditions difficiles. En lien avec ce contexte troublé, mais aussi indépendamment de celui-ci, elles eurent à gérer les bâtiments abbatiaux, à les rénover ou à les adapter aux évolutions de la communauté. Au-delà de ces réalités matérielles, l’abbesse incarne aussi une figure spirituelle. Que sait-on de de ses attitudes en la matière et, plus largement des impulsions qu’elle souhaita donner à ses religieuses ? »
On le voit, les angles d’approches sont multiples qui permettent d’appréhender à la fois les personnalités et les actions de Mesdames de Ghislenghien.